Fermeture du Biocoop : pourquoi ce n’est pas une bonne nouvelle ?

C’est par la presse que nous avons appris la nouvelle qui nous a, comme beaucoup d’entre vous, choqué : Fermeture du Biocoop de Coty !

Nous avons été choqué autant par le côté soudain que par l’incompréhension qui régnait autour de cette décision.

Par la suite, nous avons vu revenir quelques personnes en boutique qui nous ont presque encouragées, comme si, la fermeture de Biocoop était une bonne chose.

Sur le moment, nous n’avons pas su quoi répondre.
C’était bienveillant de votre part, nous avons bien vu qu’aucun de vous n’était mal intentionné.

C’est juste que …

• Nous pensons aux personnes habituées à faire leurs courses chez Biocoop.
• Celles et ceux qui avaient tissé des liens avec l’équipe.
• Nous avons fort pensé à l’équipe qui a dû tomber de haut.
• Nos pensées se sont également dirigées vers les fournisseurs, et encore plus les fournisseurs locaux avec qui nous travaillons également et pour qui c’est un gros point de vente en moins et donc une part d’entrée d’argent en moins qu’il va falloir compenser.
• Nous avons pensé à l’image de cette fermeture. Epicière Zéro Déchet convaincue, nous nous battons depuis des mois (des années ?) afin de sensibiliser les gens à l’état de la planète, ses conséquences et ses solutions.

La fermeture du Biocoop de l’espace Coty c’est comme un recul des petites avancés qui ont pu se faire sur Le Havre. Une régression dans cette transition écologique sur laquelle nous avons déjà 30 ans de retard.

Nous ne connaissons pas toutes les causes de cette fermeture.

En revanche, ce que nous savons c’est que l’image du BIO, cher et réservé aux bobos elle n’est pas tenace pour rien :

• Vous le savez sans doute (ou pas ?) pour être certifié BIO, il faut payer, et ce, chaque année.
• L’agriculture du BIO est (pour le moment) moins bien aidé que l’agriculture conventionnelle.
• Le travail demande plus de temps (moins de mécanisation) pour moins de rendement (moins d’engrais et de pesticides)
• Les engrais BIO coûtent plus chers que les engrais chimiques.
• Sans parler des aléas climatiques, de plus en plus nombreux qui impactent les récoltes.
• Les exploitations sont souvent plus petites.
• L’offre est plus limitée que la demande et les consommateurs sont prêt à payer plus cher un produit BIO, alors, les grandes surfaces se permettent de marger plus forte ! 
• Tout ceci mis bout à bout : le BIO, c’est plus cher que le conventionnel.

Alors qu’on est d’accord : ce n’est pas normal ! Tout le monde devrait pouvoir avoir accès à de la nourriture saine et riche nutritivement parlant. Se sont plutôt les produits chimiques et dangereux pour la santé qui devraient être taxés plus et moins subventionné.

Oui, ça ne tourne pas rond !…

Cela dit : Nous sommes ravies de vous retrouver en boutique ! Ça c’est certain.

Mais la fermeture de Biocoop n’est pas une bonne chose.

Ni pour nous, ni pour Le Havre, ni pour celles et ceux qui ont choisi de travailler autrement, ni pour celles et ceux qui imaginent un autre monde, ni pour l’état de la planète.